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L'Irak bloque Facebook, Twitter, WhatsApp, et Instagram, ferme Internet,
Alors que les manifestants protestent contre le chômage, la corruption et la médiocrité des services publics, selon NetBlocks

Le , par Stan Adkens

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Les autorités irakiennes ont encore utilisé la fermeture des médias sociaux et de l’Internet comme outils pour affaiblir les actions des manifestants. Les données réseau de l'observatoire Internet de NetBlocks montrent que Facebook, Twitter, WhatsApp, Instagram et d'autres applications sociales et de messagerie ont été bloqués dans le pays par plusieurs fournisseurs d'accès Internet à 12h30 UTC, le mercredi 2 octobre, selon un rapport de NetBlocks publié le même jour. Dans une mise à jour du rapport publié après quelques heures, NetBlocks a indiqué que l’interruption s’est étendue à l’Internet dans une grande partie de l’Irak.

NetBlocks est un groupe de la société civile qui travaille à la croisée des droits numériques, de la cybersécurité et de la gouvernance Internet et qui vise un avenir numérique ouvert et inclusif pour tous. Le groupe détermine les performances Internet et l'accessibilité au service Web à l’aide de ses mesures de sondes Web.


Les mesures techniques de l’organisation non gouvernementale qui surveille la liberté sur Internet montrent que chacun des services Web a été intentionnellement restreint par les principaux opérateurs de réseaux irakiens, notamment Earthlink, Asiacell et Zain, d'une manière conforme avec les précédents incidents de censure dans le pays, d’après le rapport. Selon NetBlocks, ces résultats sont fondés sur un ensemble de mesures techniques provenant de partout dans le pays et évaluant l'accessibilité et le rendement du réseau.

Les restrictions viennent au moment même où des centaines de personnes ont été blessées par les tirs de gaz lacrymogènes et de balles effectués par la police. Les citoyens irakiens sont descendus dans la rue pour protester contre le chômage, la corruption et la médiocrité des services publics, surtout à Bagdad, la capitale, mais aussi dans d'autres villes d'Irak. Selon NetBlocks, les manifestations se sont intensifiées après que la police a fait des tirs de sommation alors que quelque 3 000 manifestants tentaient de traverser un pont qui mène à la « Green Zone », une zone fortifiée de Bagdad où se trouvent des bâtiments gouvernementaux et des ambassades étrangères.

Chronologie de l’interruption de l’Internet et des services Web, selon NetBlocks

À 12h30 UTC le mercredi, les applications sociales Facebook, Twitter, WhatsApp, Instagram et autres ont été bloquées en Irak par plusieurs fournisseurs d'accès Internet.


À partir de 17h00 UTC, l'accès à Internet a été coupé dans une grande partie de l'Irak, y compris à Bagdad. Les mesures diffscan de NetBlocks, qui cartographient l'espace IP d'un pays, montraient dès cet instant un impact significatif sur plusieurs fournisseurs. La connectivité à l'échelle nationale est tombée en dessous de 70 % et les pannes ont continué de s'étendre, selon le rapport.

À 19h30 UTC, l'Irak s'est largement déconnecté alors que les manifestations de masse continuaient de s’étendre, même si la situation sur le terrain n'était pas très claire en raison des pannes d’électricité. En ce moment-là, les données en temps réel de NetBlocks montraient qu'environ 75 % du pays, y compris Bagdad, était hors ligne, à l'exclusion des régions autonomes qui exploitent leurs propres réseaux, qui sont distincts de ceux qui sont contrôlés par le gouvernement central.


Selon le rapport, l'impact géographique couvrait les villes irakiennes administrées par le gouvernement central, y compris Bagdad, tandis que les zones indépendantes telles que les villes kurdes du nord qui sont gouvernées selon un système différent n’ont pas été affectées par les restrictions.

Toutefois, dans l’après-midi, WhatsApp et Facebook Messenger étaient partiellement utilisables via les téléphones portables sur certains des réseaux concernés pendant un certain temps. Selon NetBlocks, ceci est dû aux mesures de contournement et aux protocoles de messagerie alternatifs intégrés dans les versions récentes des applications mobiles. Cependant, la qualité de service et les performances des médias, les transferts de photos et de vidéos sont généralement dégradés, dans de tels cas.

Les cas de filtrage et de pannes intentionnelles de réseau représentent un défi important pour la liberté des médias et le droit à la liberté de réunion et de libre association en Irak. NetBlocks a précédemment identifié un cas de blocage total de l'accès à Internet ainsi que les restrictions partielles affectant les plateformes de médias sociaux au cours des dernières années. À cause de ces cas répétés de censure de l’Internet par les autorités irakiennes, SMEX, un groupe de la société civile qui œuvre pour faire progresser les sociétés de l'information, a fait campagne pour une gouvernance de l'Internet basée sur les droits dans la région.

Le blocage de l’accès à Internet en Irak ne date pas d’aujourd’hui

L'Irak utilise les contrôles d'Internet pour réprimer la dissidence, assurer la sécurité opérationnelle pendant les conflits, et même comme mesure pour empêcher la tricherie dans les examens scolaires. L'Internet irakien avait été partiellement coupé dans la matinée du 26 juin 2019, conformément à une décision du Conseil des ministres visant à empêcher la tricherie lors des examens scolaires nationaux, selon un rapport de NetBlocks publié en juin dernier.

Selon NetBlocks, ses données montraient en juin que la connectivité avec plusieurs fournisseurs d'accès Internet, y compris EarthLink, le principal fournisseur d'accès Internet, était tombée en dessous de 50 %, tandis que selon le calendrier du ministère de l'Éducation, les examens dans certaines matières se sont déroulés ce même jour. L'impact a été régional, avec des perturbations importantes à Bagdad, tandis que d'autres villes, y compris les régions kurdes autonomes du pays, n’ont pas été touchées.

Une étude publiée en juillet 2018 par l'observatoire de fermeture d'Internet NetBlocks en collaboration avec des volontaires à travers l'Irak avait fourni des données sur l'étendue des différents contrôles de l'information qui ont été utilisés dans les villes et les provinces d'Irak lors des protestations au sujet de la médiocrité des services publics et de la corruption généralisée. À l’époque, les données de NetBlocks montraient une fermeture totale de l'Internet touchant les plus grands centres de population de l'Irak et la plupart des provinces, y compris une grande partie de Bagdad. Twitter et Facebook sont restés fonctionnels, mais restreints dans les régions qui n’ont pas été touchées par la panne générale des télécommunications.

L’Irak n’est pas le seul pays où l’interruption de l’accès à Internet est un outil entre les mains des autorités et qui sert à intimider la dissidence ou à assurer la sécurité. La Chine a une longue tradition d’interdiction des médias sociaux. L'appareil de contrôle d'Internet en Chine est considéré comme le plus étendu et le plus avancé que dans n'importe quel autre pays du monde. Selon un rapport de BBC, la Chine aurait lancé une cyberattaque massive contre la messagerie chiffrée Telegram, pour empêcher les manifestants à Hong Kong de s'organiser.

Facebook, qui a tenté de retourner en Chine l’année dernière après son interdiction en 2009, a obtenu une licence commerciale qui n’a duré qu’une semaine. En effet, la licence enregistrée à Hangzhou avait obtenu une approbation le mercredi 18 juillet 2018 et a ensuite été révoquée par les autorités chinoises le soir du mardi 24 juillet, selon un rapport du New York Times.

Selon un rapport publié par le New York Times en août dernier, le gouvernement indien a aussi utilisé la censure de l’Internet pour instaurer « la paix et la tranquillité » dans certaines parties du pays. Le dernier blocage, qui a privé les opérateurs économiques de leur moyen d’approvisionnement et les citoyens indiens de leur source d’information, concernait la région Jammu-et-Cachemire où la fermeture de l’accès à Internet et au téléphone par le gouvernement indien avait déjà duré de 11 jours au moment ou le rapport a été publié.

Sources : NetBlocks

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