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Le président de la FCC demande à l'Europe de choisir entre les technologies de communication américaines et chinoises,
Entre pression américaine et dépendance chinoise, l'Europe sommée de trancher

Le , par Bruno

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Le président de la FCC demande à l'Europe de choisir entre les technologies de communication américaines et chinoises,
entre pression américaine et dépendance chinoise, l'Europe sommée de trancher

L’intervention de Brendan Carr, chef de la FCC, reflète une stratégie américaine agressive visant à imposer un choix binaire à l’Europe : se rallier à la technologie américaine, incarnée par Starlink d’Elon Musk, ou risquer de tomber sous l’influence chinoise. Cette approche, présentée comme une défense des « démocraties occidentales », s’apparente davantage à un chantage géopolitique qu’à une coopération équitable. Les menaces implicites de perturbations technologiques, comme celles évoquées en Ukraine, ainsi que les pressions économiques (délocalisations, droits de douane) révèlent une logique de domination plutôt qu’un partenariat fondé sur la confiance.

Pourtant, l’Europe développe déjà ses propres alternatives, comme le projet IRIS, et dispose d’acteurs majeurs dans les infrastructures (Nokia, Ericsson). Les commentaires soulignent l’absurdité d’un ultimatum qui ignore la souveraineté technologique européenne, voire la réduit à un enjeu de rivalité sino-américaine. La stratégie de Carr, perçue comme brutale et peu diplomatique, pourrait renforcer la méfiance envers les États-Unis, déjà critiqués pour leur instabilité politique et leurs revirements opportunistes. Plutôt qu’un alignement forcé, l’UE semble privilégier une voie autonome, refusant de se laisser enfermer dans un faux dilemme.


Elon Musk, PDG de SpaceX, a vigoureusement rejeté les informations selon lesquelles les négociateurs américains auraient menacé de couper l’accès de l’Ukraine à Starlink pour obtenir des droits sur les minerais stratégiques du pays. Ces révélations, rapportées par Reuters et attribuées à trois sources anonymes, indiquent que cette éventualité aurait été évoquée après le refus du président ukrainien Volodymyr Zelensky d’une première proposition du secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent.

Starlink, essentiel aux opérations militaires ukrainiennes, aurait ainsi été utilisé comme levier dans des discussions portant notamment sur l’exploitation des terres rares, des hydrocarbures et des infrastructures portuaires. Un accord, évalué à 350 milliards de dollars, était présenté comme un remboursement de l’aide militaire passée, bien que Kiev estime celle-ci bien inférieure et accordée sous forme de subventions. Musk a qualifié ces allégations de « fausses » sur X, accusant Reuters de désinformation ; une critique récurrente de sa part envers les médias traditionnels.

Ces tensions surviennent dans un climat déjà délétère entre Washington et Kiev. Donald Trump, qui a qualifié Zelensky de « dictateur », exige un retour sur investissement pour l’aide américaine, tandis que l’Ukraine conditionne toute concession à des garanties sécuritaires, notamment une adhésion à l’OTAN. Les déclarations de Musk, régulièrement en conflit avec les médias, ajoutent une couche de polémique à ce dossier sensible, où technologie et realpolitik s’entremêlent.

Donald Trump a annoncé, via son réseau social Truth Social, la nomination de Brendan Carr comme futur président de la Commission fédérale des communications (FCC). Actuellement commissaire républicain au sein de cette agence de régulation des télécoms, Carr succédera à la démocrate Jessica Rosenworcel, dont le mandat s’achèvera en juin 2025.

Connu pour ses positions fermes, Carr s’est distingué par ses critiques envers les géants de la tech et sa ligne dure contre la Chine. Il a notamment milité pour l’interdiction de TikTok aux États-Unis, invoquant des risques liés à la surveillance chinoise, et s’est opposé au plan Biden de 100 milliards de dollars pour étendre l’accès au haut débit, jugé trop coûteux. Sa nomination pourrait marquer un tournant dans la politique de régulation des télécommunications américaines.

L’Europe défie Elon Musk avec sa méga-constellation satellitaire IRIS2

L’Union européenne a officialisé le déploiement d’IRIS2, une constellation de 290 satellites destinée à concurrencer Starlink, le service d’Elon Musk. Piloté par le consortium SpaceRISE (SES, Eutelsat, Hispasat) avec des partenaires industriels comme Thales Alenia Space, Airbus et Deutsche Telekom, ce projet vise à garantir une connectivité sécurisée et souveraine pour l’Europe. Initialement prévu pour 2027, le déploiement est désormais programmé pour 2029, avec un budget total de 10,6 milliards d’euros (dont 6,5 milliards de fonds publics).

IRIS2 combinera orbite basse (LEO) pour une faible latence et orbite moyenne (MEO) pour une couverture étendue, tout en intégrant une couche supplémentaire de services. Les satellites seront lancés par des fusées européennes, renforçant ainsi l’autonomie spatiale du continent.

« IRIS2 incarne l’ambition européenne : protéger nos infrastructures, connecter les zones reculées et affirmer notre indépendance technologique », a déclaré Henna Virkkunen, vice-présidente de la Commission. Avec près de 7 000 satellites déjà en orbite et des projets d’expansion jusqu’à 42 000, SpaceX conserve une longueur d’avance. Mais l’UE mise sur un modèle public-privé pour rattraper son retard et offrir une alternative européenne.

L'ultimatum techno-diplomatique des États-Unis à l'Union européenne

L'approche américaine incarnée par Brendan Carr de la FCC révèle une stratégie techno-diplomatique profondément problématique. En présentant un choix binaire entre la technologie américaine et chinoise, les États-Unis transforment ce qui devrait être un partenariat entre alliés en un rapport de force asymétrique. Cette posture, qui s'apparente davantage à du chantage qu'à de la coopération, est d'autant plus inquiétante qu'elle s'accompagne de menaces voilées - comme l'éventualité de couper l'accès à des services vitaux tels que Starlink. On observe ici une volonté délibérée de créer et d'exploiter des dépendances stratégiques, méthode qui rappelle fâcheusement les pratiques commerciales les plus prédatrices.

Ce discours manichéen occulte volontairement les capacités technologiques européennes, pourtant bien réelles. Des acteurs comme Nokia, Ericsson ou Airbus Space, ainsi que des projets tels qu'IRIS2, démontrent que l'Europe dispose des moyens de son autonomie. La réduction du débat à une opposition entre les deux superpuissances constitue une négation flagrante de la souveraineté technologique européenne. Cette attitude condescendante nourrit un ressentissement croissant sur le Vieux Continent, où les États-Unis apparaissent de moins en moins comme un allié fiable et de plus en plus comme un partenaire encombrant, prompt à instrumentaliser les relations transatlantiques à des fins unilatérales.

La crédibilité des pressions américaines est par ailleurs sérieusement érodée par l'instabilité chronique de la politique étrangère des États-Unis. Les revirements spectaculaires entre administrations successives, les contradictions internes, comme le refus de subventions à Starlink par l'administration Biden elle-même, et les méthodes brutales de négociation sapent la confiance que l'Europe pourrait accorder à ces injonctions. Le cas ukrainien a servi de révélateur cruel, montrant comment des infrastructures critiques pouvaient devenir des armes géopolitiques entre les mains d'acteurs privés aux motivations opaques.


Face à ce constat, l'Union européenne se trouve à un carrefour stratégique. La tentation du repli ou de la soumission à l'un ou l'autre bloc serait une erreur historique. L'Europe possède tous les atouts pour tracer une voie médiane ambitieuse : un marché unique numérique consolidé, une base industrielle compétitive, des standards technologiques reconnus. Ce dont elle a besoin, c'est d'une volonté politique à la hauteur des enjeux, volonté qui passe par des investissements massifs dans l'innovation, une meilleure coordination entre États membres, et surtout, le courage de dire non aux diktats comme ceux de la FCC. Ce n'est qu'à ce prix que l'Europe pourra transformer la crise actuelle en opportunité et affirmer son rôle d'acteur géopolitique à part entière dans le domaine technologique.

Source : FCC Chairman Brendan Carr

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En quoi la position de la FCC diffère-t-elle d’une forme de chantage géopolitique, où l’Europe est contrainte de choisir entre deux dépendances plutôt que de développer sa propre souveraineté technologique ?

L’Europe dispose de Nokia, Ericsson et du projet IRIS². Pourquoi les États-Unis ignorent-ils systématiquement cette alternative, réduisant le débat à un duel sino-américain ?

L’épisode Starlink en Ukraine ne prouve-t-il pas que, sans infrastructures souveraines, l’Europe reste à la merci des caprices de Washington et des milliardaires tech ?

Voir aussi :

SpaceX a pris des mesures pour empêcher l'Ukraine d'utiliser le service d'Internet par satellite Starlink avec ses drones, selon la présidente de la société américaine de fusées

IRIS² : l'UE lance une initiative pour construire son propre réseau d'Internet par satellite afin d'assurer la souveraineté et l'autonomie de l'Union, mais le projet fait l'objet de controverses
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