SpaceX a lancé 7 000 satellites Starlink et compte 6 370 satellites opérationnels
Starlink est un réseau de satellites développé par la société privée de vols spatiaux SpaceX pour fournir un accès Internet à bas prix, en particulier dans les endroits reculés du globe. Un satellite Starlink a une durée de vie d'environ cinq ans et SpaceX espère constituer à terme une mégaconstellation comprenant jusqu'à 42 000 satellites. La version actuelle V2 du satellite Starlink pèse environ 800 kg au lancement, soit près de trois fois plus que les satellites de l'ancienne génération (qui pèsent 260 kg). SpaceX vient de franchir une nouvelle étape avec le lancement du 7 000e satellite Starlink en orbite terrestre basse.
Cela signifie que la constellation "Starlink s'est agrandie en moyenne de trois satellites par jour depuis le premier lancement en 2019". Et SpaceX exploite désormais près des deux tiers (62 %) de tous les satellites actifs en orbite autour de la Terre. Les dernières données du traqueur de satellites à but non lucratif CelesTrak montrent que SpaceX possède 6 370 satellites Starlink actifs en orbite terrestre basse, avec plusieurs centaines d'autres inactifs ou désorbités.
À titre de comparaison, au 7 novembre 2022, seuls 14 450 satellites avaient été lancés dans toute l'histoire, dont 6 800 sont actuellement actifs, selon l'Agence spatiale européenne (ESA). SpaceX a lancé ses deux premiers engins d'essai Starlink, baptisés TinTinA et TinTinB, en février 2018. Les 60 premiers satellites Starlink ont été lancés le 23 mai 2019 à bord d'une fusée Falcon 9 de SpaceX. Les satellites ont atteint avec succès leur altitude opérationnelle de 550 km.
Le nombre de satellites actifs exploités par SpaceX est près de dix fois supérieur à celui de son plus proche rival, OneWeb. Créé en 2012, OneWeb faisait face à divers problèmes et a été sauvé de la faillite en 2020 par le Royaume-Uni et le géant indien Bharti Global. OneWeb s'est appuyé sur SpaceX pour lancer ses propres satellites après que l'invasion russe en Ukraine a contraint la société à abandonner les lancements avec les fusées Soyouz de la Russie.
Selon SpaceX, Starlink fonctionne actuellement dans 102 pays et dessert plus de trois millions de clients. SpaceX prévoit de lancer jusqu'à 42 000 satellites au total, afin d'étendre la couverture à plus de pays. L'Afghanistan, la Chine, l'Iran, la Corée du Nord, la Russie et la Syrie sont exclus de la liste en raison d'embargos commerciaux et de restrictions sur Internet. Mais des rapports ont fait état d'équipements Starlink illégaux entrant en Iran et en Russie.
En mai, BryceTech a rapporté que SpaceX domine largement le marché mondial des lancements spatiaux orbitaux. Au premier trimestre, SpaceX a effectué le plus grand nombre de lancements orbitaux, soit 31 lancements. SpaceX avait atteint 87 % du tonnage mondial mis en orbite avec 429 125 kg de charge utile au premier trimestre 2024. SpaceX était largement devant la China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC) et ses 29 426 kg.
La mégaconstellation Starlink d'Elon Musk suscite de nombreuses préoccupations
Elon Musk a récemment souligné le contrôle qu'il exerce sur le réseau satellitaire, en écrivant dans un message sur son réseau social X (ex-Twitter) : « Starlink constitue désormais environ 2/3 de tous les satellites terrestres actifs ». Ce contrôle a suscité des inquiétudes quant à l'influence que Musk exerce à travers Starlink, Tesla et X. Le milliardaire a déclaré un jour : « entre Tesla, Starlink et Twitter, j'ai peut-être plus de données économiques mondiales en temps réel dans ma tête que n'importe qui d'autre ». La domination de SpaceX suscite des inquiétudes quant à l'influence croissante de Musk dans l'espace.
[tweet]<blockquote class="twitter-tweet"><p lang="en" dir="ltr">Starlink now constitutes roughly 2/3 of all active Earth satellites <a href="https://t.co/Au2eHrvItq">https://t.co/Au2eHrvItq</a></p>— Elon Musk (@elonmusk) <a href="https://twitter.com/elonmusk/status/1831829780150534355?ref_src=twsrc%5Etfw">September 5, 2024</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>[/tweet]
Début mars, la Federal Communications Commission (FCC) des États-Unis a rejeté une nouvelle fois le projet de SpaceX de déployer des milliers de satellites Internet sur des orbites terrestres basses allant de 340 à 360 km. Elle a noté : « SpaceX ne peut déployer aucun satellite conçu pour des altitudes opérationnelles inférieures à la Station spatiale internationale, dont l'orbite peut descendre jusqu'à 370 kilomètres ». La FCC craint de nombreux problèmes.
La FCC a également ajouté : « SpaceX doit communiquer et collaborer avec la NASA pour s'assurer que le déploiement et l'exploitation de ses satellites n'entravent pas indûment le déploiement et l'exploitation des biens et des missions de la NASA, soutiennent la sécurité des biens et des missions de SpaceX et de la NASA, et préservent les services de communication spatiaux durables à long terme ». Le milliardaire tente toujours d'obtenir l'approbation de la FCC.
La taille et l'ampleur du projet Starlink inquiètent également les astronomes, qui craignent que les objets brillants en orbite ne perturbent l'observation de l'univers, ainsi que les experts en sécurité des vols spatiaux, qui considèrent désormais Starlink comme la première source de risque de collision en orbite terrestre. Avec 42 000 satellites en orbite terrestre basse à terme, Starlink pourrait devenir le premier obstacle aux futurs vols spatiaux.
Lorsqu'ils se déplacent dans le ciel, les satellites Starlink offrent un spectacle grandiose aux observateurs. Ce spectacle n'est pas apprécié de tous et peut gêner considérablement les observations optiques et radioastronomiques. Il n'est pas nécessaire de disposer d'un équipement spécial pour voir les satellites Starlink, car ils sont visibles à l'œil nu. Ils peuvent ressembler à un collier de perles ou à un train de lumières brillantes se déplaçant dans le ciel nocturne.
Les satellites Starlink sont faciles à voir un jour ou deux après leur lancement et leur déploiement, puis deviennent progressivement plus difficiles à repérer au fur et à mesure qu'ils atteignent leur altitude orbitale finale d'environ 550 km. En outre, les scientifiques craignent que la quantité de métal qui brûlera dans l'atmosphère terrestre lors de la désorbitation des vieux satellites Starlink ne provoque des changements imprévisibles dans le climat de la planète.
Le potentiel militaire du réseau Internet Starlink d'Elon Musk inquiète les experts
En Ukraine, où les frappes de l'armée russe ont mis à mal l'infrastructure de communication, Starlink s'est avéré un atout dans la stratégie des forces armées ukrainiennes. Les faibles besoins en énergie des terminaux Starlink ont permis la connexion à des drones de reconnaissance, fournissant de précieux renseignements en temps réel sur les mouvements des troupes russes et la possibilité de les cibler. Musk a toutefois refusé d'accéder à certaines demandes ukrainiennes, comme permettre l'utilisation de Starlink pour cibler la flotte russe de la mer Noire. Selon lui, cela pourrait provoquer une escalade du conflit.
Ce refus lui a valu des critiques de la part du gouvernement ukrainien, qui l'a accusé de jouer le jeu de la Russie. En octobre dernier, Musk a déclaré que Starlink soutiendrait la communication à Gaza après qu'une panne de téléphone et d'Internet a coupé toutes les communications dans la bande de Gaza. En outre, SpaceX a créé une version de Starlink axée sur la défense, appelée Starshield, signe de l'intérêt du Pentagone pour les connexions Internet par satellite.
À l'Est, cependant, la Chine et la Russie surveillent de près ces développements, dénonçant les capacités militaires de Starlink qui, selon elles, avait été présenté au départ par Musk comme un projet purement civil. Après le déploiement de Starlink en Ukraine à la suite de l'invasion russe, la Chine s'est dite profondément "alarmée" par le potentiel militaire du réseau, notamment sa capacité à aider l'armée américaine dans sa domination totale de l'espace.
Ces dernières années, les observateurs militaires chinois ont déclaré à plusieurs reprises que les États-Unis ont une longueur d'avance dans l'espace - considéré comme un futur champ de bataille par les militaires du monde entier - en se précipitant pour établir le réseau de communication militaire de nouvelle génération basé sur la capacité d'Internet par satellite. La Russie dénonce également la militarisation de Starlink. Musk dément toutefois cette accusation.
Dans un rapport publié en octobre 2022, la Société américaine d'astronomie (ASS) a comparé l'impact des mégaconstellations sur l'astronomie à la pollution lumineuse. Le rapport indique que le ciel peut s'éclaircir d'un facteur de deux à trois en raison de la réflexion diffuse de la lumière solaire sur les engins spatiaux. Les problèmes pourraient considérablement s'aggraver avec l'arrivée de nouvelles constellations concurrentes telles que Kuiper de Jeff Bezos et celle OneWeb.
Il existe également des projets gouvernementaux. « À l'heure actuelle, nous savons que 18 constellations sont prévues dans le monde entier. Le nombre total de satellites que les gens prévoient d'installer est impressionnant : un demi-million. C'est 100 fois plus que ce que nous avons déjà », a déclaré Siegfried Eggl, astrophysicien à l'université de l'Illinois à Urbana-Champaign et auteur d'une étude sur la pollution lumineuse des satellite Internet.
Source : CeleStrak
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