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Des gradés de la marine américaine installent un réseau Wi-Fi pirate basé sur Starlink à bord d'un navire de guerre
Compromettant la sécurité de l'équipage pour regarder des films en mission

Le , par Stéphane le calme

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26  0 
Un récent scandale a secoué la Marine américaine, révélant que des gradés ont conspiré pour installer des réseaux Wi-Fi illégaux à bord de navires de guerre, mettant en péril leur sécurité pour leur propre confort personnel. Lorsque les officiers du navire ont entendu des rumeurs et ont commencé à poser des questions, la responsable du projet a effrontément menti à ce sujet. Lorsqu'elle a été démasquée, elle est allée jusqu'à inventer de faux rapports d'utilisation de Starlink, suggérant que le système n'avait été utilisé que dans les ports, où les problèmes de cybersécurité et d'espionnage étaient moindres.

Les faits

Pour diverses raisons, dont la sécurité opérationnelle, l'accès à l'internet de l'équipage est régulièrement restreint pendant le voyage, afin de préserver la bande passante pour la mission et de protéger le navire contre les attaques en ligne malveillantes.

Cependant, une enquête interne a révélé que les chefs de bord du navire de combat littoral USS Manchester ont installé un réseau Wi-Fi non autorisé, utilisant une antenne Starlink pour accéder à Internet pendant les déploiements. Ce réseau, surnommé “STINKY” (le mot de passe par défaut du wifi Starlink qui est supposé « pousser les utilisateurs à le changer », selon Elon Musk), permettait aux officiers de consulter les scores sportifs, d’envoyer des messages et de regarder des films, tandis que les marins de rang inférieur devaient se contenter de connexions limitées.

Cette installation illégale a eu des répercussions graves. Non seulement elle a compromis la sécurité du navire et de son équipage, mais elle a également violé les protocoles de sécurité de la Marine. Le premier maître Grisel Marrero, qui a dirigé cette initiative, a été démis de ses fonctions et condamné par une cour martiale à une réduction de grade.

[TWITTER]<blockquote class="twitter-tweet"><p lang="en" dir="ltr">We’re changing Starlink’s default wifi name to Stinky</p>&mdash; Elon Musk (@elonmusk) <a href="https://twitter.com/elonmusk/status/1538202890258591744?ref_src=twsrc%5Etfw">June 18, 2022</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script> [/TWITTER]

Le contexte

Les membres de l'équipage du navire de combat littoral USS Manchester n'appréciaient pas les restrictions imposées par la marine à l'accès à l'internet à bord. En 2023, ils ont décidé que la meilleure façon de résoudre le problème était de boulonner secrètement un terminal Starlink sur le « pont météo de niveau O-5 » d'un navire de guerre américain.

Au début de l'année 2023, alors qu'elle se trouvait aux États-Unis pour préparer un déploiement, le premier maître Grisel Marrero a mis en place un plan visant à acheter un Starlink pour 2 800 dollars et à l'installer discrètement sur le pont du navire. Le système ne devait être utilisé que par les chefs. Une enquête de la marine a révélé par la suite qu'au moins 15 chefs étaient impliqués dans ce projet.


Le premier maître Grisel Marrero a été rétrogradé après avoir été condamné pour avoir géré un réseau Wi-Fi illégal.

Un « risque sérieux pour la mission »

La jouissance de ces conforts sans fil par les chefs militaires à bord du navire a eu de graves répercussions sur la sécurité du navire et de son équipage. « Le danger que de tels systèmes représentent pour l'équipage, le navire et la marine ne peut être sous-estimé », indique l'enquête.

Dirigée par Grisel Marrero, alors premier maître, l'opération a mobilisé l'ensemble de l'état-major du navire lorsqu'elle a été découverte quelques mois plus tard. Marrero a été relevée de ses fonctions à la fin de l'année 2023 après avoir trompé et menti à plusieurs reprises au commandement de son navire au sujet du réseau Wi-Fi, et elle a été condamnée par la cour martiale au printemps dernier dans le cadre de cette affaire.

Les documents publiés montrent que l'enquête, qui s'est achevée en novembre, a révélé que l'ensemble des chefs était au courant du système secret et que ceux qui n'y ont pas adhéré étaient néanmoins coupables de ne pas avoir dénoncé les fautes commises. Selon l'enquête, les chefs et les chefs principaux qui ont utilisé, payé, aidé à cacher ou connu le système ont reçu des sanctions administratives non judiciaires.

Au total, plus de 15 chefs de Manchester étaient de mèche avec Marrero pour acheter, installer et utiliser le système Starlink à bord du navire.

« Cet accord constituait une association de malfaiteurs, étayée par l'acte manifeste consistant à embarquer le système Starlink acheté à bord de l'USS MANCHESTER », indique l'enquête. « Tout nouveau membre du CPO Mess, qui a ensuite cotisé aux services, a rejoint cette conspiration une fois le système opérationnel.

Les documents obtenus par Navy Times grâce à une demande en vertu de la loi sur la liberté de l'information (Freedom of Information Act) révèlent les efforts déployés pendant des mois par Marrero pour obtenir, installer et ensuite dissimuler le réseau Wi-Fi des chefs à leurs supérieurs, y compris l'installation secrète d'une antenne satellite Starlink à l'extérieur du Manchester.

Lorsque ses supérieurs ont eu des doutes sur l'existence du réseau et l'ont interrogée à ce sujet, Marrero n'a pas dit la vérité à plusieurs reprises et a fourni des documents falsifiés pour tromper encore davantage le commandant de Manchester, selon l'enquête.

Les systèmes Wi-Fi non autorisés comme celui que Marrero a mis en place constituent une interdiction absolue pour un navire de la marine déployé, et le crime de Marrero s'est produit alors que le navire était déployé dans le Pacifique occidental, où de telles préoccupations en matière de sécurité deviennent encore plus importantes en raison des tensions accrues avec les Chinois.

« L'installation et l'utilisation de Starlink, sans l'approbation de l'état-major supérieur, représentent un risque sérieux pour la mission, la sécurité opérationnelle et la sécurité de l'information », indique l'enquête.


Réactions et mesures

La découverte de ce réseau Wi-Fi illégal a suscité une vague d’indignation au sein de la Marine et du public. Les autorités navales ont promis de renforcer les contrôles et de prendre des mesures disciplinaires sévères contre ceux qui enfreignent les règles de sécurité. Cette affaire souligne l’importance de maintenir des normes strictes de sécurité, même face aux tentations de confort personnel.

Conclusion

Ce scandale met en lumière les défis auxquels sont confrontées les forces armées pour équilibrer les besoins personnels et les exigences de sécurité. Il rappelle également que la vigilance et l’intégrité sont essentielles pour garantir la sécurité et l’efficacité des opérations militaires.

Source : Navy Time

Et vous ?

Quels sont, selon vous, les risques potentiels de l’installation de réseaux Wi-Fi non autorisés à bord des navires de guerre ?
Pensez-vous que les sanctions imposées aux officiers impliqués sont suffisantes ? Pourquoi ou pourquoi pas ?
Comment la Marine pourrait-elle mieux équilibrer les besoins de confort personnel des officiers et les exigences de sécurité ?
Quelles mesures supplémentaires devraient être mises en place pour prévenir de tels incidents à l’avenir ?
Dans quelle mesure la technologie doit-elle être intégrée dans les opérations militaires sans compromettre la sécurité ?
Comment les forces armées peuvent-elles maintenir la discipline et l’intégrité face aux tentations technologiques modernes ?
Quels autres exemples de violations de la sécurité dans les forces armées connaissez-vous, et quelles leçons en tirer ?

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Avatar de floyer
Membre éclairé https://www.developpez.com
Le 07/09/2024 à 23:02
Le design du bâtiment évite les réflexions RADAR. Les équipementiers de ces bâtiments cherchent des certifications TEMPEST pour leur équipements (peu d'émissions radio), préfèrent les fibres optiques aux câbles cuivres, etc... Si c'est pour que tout cet effort soit sapé par un WiFi pirate permettant de repérer plus facilement le bâtiment à distance, c'est ballot.

L'histoire ne dit pas s'ils ont utilisé les mêmes PC pour de l'opérationnel et du loisir... ce serait un comble...

Une réduction de grade semble assez logique... une radiation des cadres aurait été plus méchant.

Par contre, sanctionner ceux qui n'ont pas adhéré mais se sont tus... délicat.
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Avatar de vVDB.fr
Membre régulier https://www.developpez.com
Le 08/09/2024 à 9:21
Il n'y plus de conscience professionnelle.
Des officiers qui sont sur un bâtiment furtif et qui font n'importe quoi. Aucune discipline !
Il doit toujours être interdit de fumer sur un pont, je n'en suis plus certain...
C'est très grave cette collusion, ce n'est pas payé cher... Un petit rappel au règlement qu'ils foulent du pied, il y a un manque de jugement des supérieurs.
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Avatar de _toma_
Membre confirmé https://www.developpez.com
Le 07/09/2024 à 8:37
J'ai même pas survolé l'article, je réagis juste au titre : tout est dit.
L'informatique est dans le quotidien = le loup est dans la bergerie.
Encore 2 ou 3 générations et peut-être que 10% des utilisateurs en auront conscience.
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Avatar de sergio_is_back
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 09/09/2024 à 8:47
Citation Envoyé par floyer Voir le message
Par contre, sanctionner ceux qui n'ont pas adhéré mais se sont tus... délicat.
Une petite quinzaine de vacances avec le sergent Hartman... Ça leur fera les pieds !!!
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Avatar de Jules34
Membre émérite https://www.developpez.com
Le 09/09/2024 à 9:46
Citation Envoyé par floyer Voir le message
Par contre, sanctionner ceux qui n'ont pas adhéré mais se sont tus... délicat.
Par principe je pense qu'il faut sanctionner. Surtout dans l'armée.

Un vrai lâche/traître/poltron attendra toujours de vérifier si les personnes qui ne respectent plus les règles se font choper avant de ne pas les respecter lui même.

Ceci dit l'histoire est folle ! On a vu pleins d'articles sur comment Russe et Ukrainien utilisent ces moyens pour découvrir et surprendre l'ennemi (Igor qui poste une photos de son campement sommaire sur Vk et qui finit avec un drone au dessus de la tête une heure après, glaçant), mais la c'est encore un niveau au dessus.

La signature que laisse un starlink peut peut-être servir à faire de l'acquisition de cible pour des trucs bien plus gros que des drones.

Et puis le département de la défense américaine finance déjà bien assez Musk pour qu'en plus les marines lui laisse des infos confidentielle et croustillante gratuitement

During the Russo-Ukrainian war, Musk has already demonstrated how easily he can deprive his own allies of information and communications in order to extract a bit more money from the Department of Defense for himself and his company. There is no need to explain the calculus: every extra hour spent haggling in clean and spacious offices cost the lives of ordinary Ukrainian soldiers fighting for the sovereignty of their country.

The situation is quite revealing. As one of the world’s biggest businessmen, Musk will always pursue his personal interests. As experience shows, these do not always coincide with the interests of national security. Accordingly, the Pentagon is trying to “dilute” its communications architecture by attracting third-party private companies to implement individual projects. Hence the recent five-year contract DoD concluded with the satellite company SES Space & Defense on June 28, 2023, which is set to provide the military with stable and secure X-band satellite communications. This will not be done by Starlink satellites, and the Pentagon seems to be hinting to Musk that they can find an alternative to his technology if they so choose, which should obviously make SpaceX more accommodating in the future.
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Avatar de Fluxgraveon
Membre habitué https://www.developpez.com
Le 09/09/2024 à 15:09
Quels films ?
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