L'Union européenne a conclu un accord de 6 milliards d'euros (6,2 milliards de dollars) pour développer son propre système Internet par satellite. L'objectif est qu'il soit opérationnel d'ici 2027. Les 27 nations membres ont donné leur accord à cet investissement. Les pays souhaitent ainsi réduire leur dépendance à l'égard des fournisseurs étrangers.
Cette décision intervient dans un contexte d'inquiétude quant aux avancées militaires russes et chinoises dans l'espace et de multiplication des lancements de satellites. La constellation de satellites de l'UE est appelée "IRIS2" (Infrastructure for Resilience, Interconnectivity, and Security by Satellite). Dans un communiqué de presse, l'UE indique que son réseau spatial pourrait soutenir les réseaux terrestres en cas de cyberattaques ou de catastrophes naturelles.
La Commission européenne souhaite financer l'initiative en détournant 2,4 milliards d'euros (2,5 milliards de dollars) d'autres programmes de l'UE et en utilisant les fonds non dépensés d'autres projets. Les 3,6 milliards d'euros (3,7 milliards de dollars) restants proviendront d'investissements du secteur privé. L’initiative est destinée à muscler les capacités en apport de connexion Internet et téléphonique en Europe. En sus, il est question de proposer des services à l’Afrique, dont la connectivité repose davantage sur des réseaux mobiles que sur des liaisons filaires terrestres. Les premiers services offerts au travers de la constellation européenne de satellites devraient être disponibles en 2024.
Les Américains pour leur part ont déjà de l’avance en Europe avec le projet Starlink d’Elon Musk. Starlink est le programme de SpaceX projetant de fournir une connexion Internet à haut débit depuis l’espace. Avec Starlink, Musk a pour objectif de déployer une couverture Internet très rapide à l'échelle mondiale afin de connecter les utilisateurs au-delà de la portée des réseaux à large bande existants en envoyant des milliers de satellites en orbite terrestre basse. Starlink a déjà lancé des centaines de satellites (plus de 800) et a commencé à tester un service bêta en Amérique du Nord. Les tests du réseau Starlink ont commencé depuis l’année dernière, en commençant par les employés de l'entreprise. Le service Internet par satellite américain a été approuvé au Royaume-Uni depuis le début de l’année précédente et les utilisateurs reçoivent déjà leurs kits. En France, c’est depuis la mi-parcours de l’année 2021 que le service est disponible pour un coût de 99 dollars par mois, et ce, malgré les oppositions de la France Insoumise. Kuiper d’Amazon est un autre projet d’Internet satellitaire en cours de gestation et dont les objectifs sont les mêmes que ceux de Starlink en matière d’expansion à l’échelle mondiale.
La Chine ne veut pas être en reste. Elle va commencer à fabriquer des satellites Internet pour faire front au projet Starlink d'Elon Musk. Elle prévoit de construire et de lancer en orbite terrestre basse environ mille satellites dans les trois prochains mois afin de fournir une couverture 5G qui pourrait offrir des vitesses allant jusqu'à 500 Mb/s dans tout le pays. Le projet, dirigé par la startup GalaxySpace basée à Pékin, vise à desservir en premier lieu les zones les plus reculées du pays. Ces efforts suggèrent que Starlink pourrait ne pas être autorisé à offrir des services de connectivité par satellites dans l'Empire du Milieu.
Et vous ?
Quelle est votre préférence entre l'Internet terrestre et l'Internet fourni par des satellites*?
Le bénéfice tiré de ces constellations vaut-il le revers de la médaille (avoir des satellites en masse dans le ciel) ?
Voir aussi :
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L'UE conclut un accord de 6 milliards d'euros pour développer son propre réseau satellitaire à large bande
Afin de mettre à mal l'offre US via Starlink et celle dont la Chine a fait l'annonce
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Le , par Patrick Ruiz
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