SpaceX a procédé à l’envoi d’un camion rempli de terminaux Starlink en Ukraine selon une image tweetée par le ministre du pays en charge du numérique. La nouvelle fait suite à la demande d’aide de ce dernier relative à la mise en place d’un palliatif aux perturbations d’Internet qui sont la résultante de l’opération militaire russe.
Alors que les combats se poursuivent dans les villes ukrainiennes, des craintes ont été exprimées quant à la possibilité de cyberattaques sur les infrastructures internet critiques, ce qui pourrait rendre plus difficile la diffusion d'informations sur le pays ou la prise de contact avec les proches. Ces craintes ont été renforcées par des pannes partielles survenues la semaine dernière.
Pour accéder au système Starlink, les consommateurs doivent disposer d'un terminal utilisateur - une antenne plate blanche que SpaceX vend directement aux clients. Avec une vue dégagée du ciel, les antennes peuvent envoyer et recevoir des signaux de tous les satellites Starlink actifs qui se trouvent au-dessus de leur tête. Ce sont ces terminaux qui ont été expédiés en Ukraine.
Une grande partie de l'infrastructure qui alimente l'internet par satellite existe dans l'espace, mais il y a encore beaucoup d'équipements au sol. Pour fournir un accès à l'internet, les satellites doivent être en mesure de communiquer avec des passerelles, des stations terrestres fixes connectées aux câbles de fibre optique existants.
Il est toujours possible que des problèmes techniques ou des cyberattaques affectent l'internet par satellite comme Starlink - un autre fournisseur d'accès à internet par satellite dit subir des perturbations dans le pays.
La nouvelle fait suite à celle selon laquelle l’Union européenne et la Chine sont en chemin pour se doter leurs propres constellations de satellites pour contrer l’offre américaine d’Internet haut débit par satellite. L’Europe aura donc bien sa propre constellation de satellites. La Commission européenne a fini par approuver un projet à six milliards d'euros après de vives discussions en interne. L’initiative est destinée à muscler les capacités en apport de connexion Internet et téléphonique en Europe. En sus, il est question de proposer des services à l’Afrique, dont la connectivité repose davantage sur des réseaux mobiles que sur des liaisons filaires terrestres. Les premiers services offerts au travers de la constellation européenne de satellites devraient être disponibles en 2024.
Les Américains pour leur part ont déjà de l’avance en Europe avec le projet Starlink d’Elon Musk. Starlink est le programme de SpaceX projetant de fournir une connexion Internet à haut débit depuis l’espace. Avec Starlink, Musk a pour objectif de déployer une couverture Internet très rapide à l'échelle mondiale afin de connecter les utilisateurs au-delà de la portée des réseaux à large bande existants en envoyant des milliers de satellites en orbite terrestre basse. Starlink a déjà lancé des centaines de satellites (plus de 800) et a commencé à tester un service bêta en Amérique du Nord. Les tests du réseau Starlink ont commencé depuis l’année dernière, en commençant par les employés de l'entreprise. Le service Internet par satellite américain a été approuvé au Royaume-Uni depuis le début de l’année précédente et les utilisateurs reçoivent déjà leurs kits. En France, c’est depuis la mi-parcours de l’année 2021 que le service est disponible pour un coût de 99 dollars par mois, et ce, malgré les oppositions de la France Insoumise. Kuiper d’Amazon est un autre projet d’Internet satellitaire en cours de gestation et dont les objectifs sont les mêmes que ceux de Starlink en matière d’expansion à l’échelle mondiale.
La Chine ne veut pas être en reste. Elle va commencer à fabriquer des satellites Internet pour faire front au projet Starlink d'Elon Musk. Elle prévoit de construire et de lancer en orbite terrestre basse environ mille satellites dans les trois prochains mois afin de fournir une couverture 5G qui pourrait offrir des vitesses allant jusqu'à 500 Mb/s dans tout le pays. Le projet, dirigé par la startup GalaxySpace basée à Pékin, vise à desservir en premier lieu les zones les plus reculées du pays. Ces efforts suggèrent que Starlink pourrait ne pas être autorisé à offrir des services de connectivité par satellites dans l'Empire du Milieu.
Et vous ?
Quelle est votre préférence entre l'Internet terrestre et l'Internet fourni par des satellites ?
Le bénéfice tiré de ces constellations vaut-il le revers de la médaille (avoir des satellites en masse dans le ciel) ?
Voir aussi :
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Le , par Patrick Ruiz
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