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2020 est marqué par un Internet fragmenté, tiraillé de toutes parts par les intérêts divergents des États et grandes entreprises,
Mais un Internet sain est encore possible, selon Mozilla

Le , par Bill Fassinou

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2020 est marqué par un Internet fragmenté, tiraillé de toutes parts par les intérêts divergents des États et grandes entreprises,
mais un Internet sain est encore possible, selon un rapport de Mozilla

Comme chaque année depuis 4 ans, Mozilla a publié son rapport annuel sur la santé d'Internet. Même si Mozilla juge qu'un Internet sain est encore possible, le bilan montre que la santé d'Internet s'est davantage détériorée au cours de l'année 2020. Le rapport stipule que ce fut une année difficile pour le monde, et au cours de laquelle Internet nous a à la fois aidés et fait du tort comme jamais auparavant. Voici ci-dessous les principales conclusions de la nouvelle version du rapport.

2020 : une année qui a lié la santé de l'homme à celle d'Internet

Le Covid-19 a profondément ébranlé l'activité de l'homme durant toute l'année écoulée. Le monde entier s'est retrouvé dans l'obligation de recourir au confinement pour tenter de limiter au maximum les nouveaux cas de contamination au virus. Pendant ce temps, Internet est devenu l'une des denrées les plus consommées par l'homme. Travailleurs de tous les secteurs, les gouvernements, les laboratoires pharmaceutiques, les chercheurs, tous se sont appuyés sur lui, certains l'ont utilisé pour continuer de travailler et garder les entreprises vivantes et d'autres pour tenter de trouver la solution pour une sortie de crise.



En surveillant la courbe de l'évolution de la santé d'Internet en 2020, Mozilla a constaté que, plus que jamais, la santé humaine était intrinsèquement liée à la santé sur Internet. « Cette année a été marquée par des pertes et des changements accélérés, car la pandémie mondiale et la crise climatique ont touché tout le monde collectivement, mais ont aussi aggravé les inégalités », a constaté Mozilla. L'organisation a déclaré que, alors que de nombreux pays instauraient des mesures de confinement et de fermeture d'écoles, l'on a assisté à un changement d'une ampleur qui aurait semblé impossible auparavant.

« Le rythme déjà rapide de l'expansion numérique s'est accéléré, car les gouvernements, les responsables de la santé publique, les entreprises, les investisseurs en démarrage (à peu près tout le monde) ont cherché des solutions rapides à des problèmes urgents. Grâce à Internet, des milliards de personnes ont pu se connecter en toute sécurité avec leur famille, travailler à distance, commander des livraisons et aller à l'école », constate le rapport. Cela dit, Mozilla note que cette transformation fulgurante n'a pas atteint tout le monde, certains sont restés en marge de ce changement brusque.

Selon l'entreprise, malgré l'enthousiasme constaté autour du numérique en 2020, près de la moitié de la population mondiale et un tiers de tous les écoliers, dont beaucoup dans les pays les plus riches, n'ont toujours pas un accès de base à Internet, ni d'ordinateur ou de smartphone. Par ailleurs, dans le monde entier, la pandémie a donné naissance à d'innombrables nouvelles applications pour la recherche des contacts et le contrôle des mouvements (comme TousAntiCovid en France), ainsi qu'à de nouvelles utilisations de l'intelligence artificielle pour la prise de décisions.

Cependant, une chose que Mozilla n'a pas manqué de souligner également, c'est que cette ruée vers des solutions informatiques urgentes a aussi donné lieu à une mauvaise utilisation de la toile. « Si certaines de ces technologies peuvent être fiables et utiles pour limiter la propagation du virus, nous n'avons pas encore pris la pleine mesure de leurs limites et de leurs risques. Des politiques à courte vue de protection des données à la traque extensive des citoyens, des travailleurs et des étudiants, les pratiques nées d'une pandémie auront des conséquences sur la santé sur Internet au-delà de la crise actuelle », a mis en garde Mozilla dans le rapport.

2020 : la grande part du butin revient à 7 grandes entreprises

Quand la demande pour des solutions numériques augmente à l'échelle mondiale, il est évident que les entreprises ayant une grande capacité de résilience et capables de livrer rapidement des solutions innovantes à une problématique urgente en sortent vainqueurs. Dans son rapport, Mozilla en a répertorié 7, qui ont consolidé leur pouvoir sur Internet et son infrastructure. Ces dernières ont vu leurs profits augmenter en flèche et leur pouvoir s'accroître alors que la dépendance mondiale à l'égard des "grandes technologies" s'est renforcée avec le confinement dû à la pandémie.



Il s'agit de : Apple, Microsoft, Amazon, Alphabet, Facebook, Tencent et Alibaba. Toutefois, l'on semble être en présence d'un couteau à double tranchant, car tout en augmentant leur pouvoir et leurs profits, ces entreprises ont également attiré trop l'attention des régulateurs sur leurs différents secteurs d'activité. En effet, au cours de l'année écoulée, les responsables politiques de plusieurs pays ont affiné les recours juridiques contre les pratiques anticoncurrentielles et portant atteinte à la vie privée, avec une augmentation des procès et des amendes.

De même, en plus des critiques habituelles, le rapport stipule que les employés sont de plus en plus en désaccord avec les décisions de leurs organisations. « Les employés du secteur des technologies élèvent de plus en plus la voix pour protester contre le manque de diversité, l'éthique et les droits, les contrats avec les militaires et les forces de l'ordre et l'impact négatif continu sur l'environnement. De plus en plus de dénonciateurs ont fait part de leurs préoccupations concernant ce qu'ils ont vu ou trouvé impossible à changer de l'intérieur », a rapporté Mozilla.

Outre cet aspect, Mozilla fait aussi remarquer que les travailleurs de l'économie gig se retournent contre les systèmes qui les maintiennent dans la précarité, avec peu de protections ou d'informations sur les algorithmes qui déterminent leurs salaires et leurs options professionnelles. Les entreprises de ce secteur se heurtent désormais aux exigences des gouvernements français, américains et d'ailleurs, qui leur demandent de changer le statut de leur collaborateur d'"indépendants" en "salariés". En France par exemple, les régulateurs exigent à Uber de reclasser ses chauffeurs comme salariés au lieu de les considérer comme indépendants.

Face à ces réactions des employés et des autorités étatiques, Mozilla pense que la soi-disant "réaction de rejet" contre les grandes technologies promet maintenant de porter ses fruits après des années d'enquêtes approfondies sur les mauvaises pratiques commerciales. Il y a en particulier les plateformes de médias sociaux qui s'adonnent au pistage généralisé, la modération défectueuse du contenu, la transparence limitée des publicités politiques, les recommandations nuisibles, la partialité algorithmique, l'évasion fiscale, la fraude visant les mineurs, les accusations de harcèlement sexuel, et plus encore.

« Dans le monde entier, la désinformation et les discours de haine ont été accélérés par l'action humaine et les recommandations algorithmiques d'une manière qui a profité aux groupes ayant des programmes visant à déstabiliser et polariser les sociétés », s'est indigné Mozilla.

Un Internet fragmenté de toutes parts, mais qui résiste toujours

Mozilla s'indigne à ce stade de l'avancée dangereuse d'un phénomène qu'il appelle le « splinternet ». Comme expliqué par Mozilla, le terme désigne un Internet fragmenté, tiraillé de toutes parts par les intérêts divergents des États et grandes entreprises. Le phénomène serait omniprésent depuis un bon bout déjà et d'autres organisations comme Quartz, une association fondée en 2012 pour servir un nouveau type de dirigeant d'entreprise avec un journalisme audacieux, créatif et intelligent, conçu d'abord pour les utilisateurs, l'appellent le « techno-nationalisme ».

De quoi s'agit-il réellement ? En effet, Mozilla rapporte que la pandémie a servi dans plusieurs pays comme prétexte aux dirigeants pour réduire les libertés qu'offre Internet aux citoyens, en particulier les journalistes, et se livrer à une surveillance accrue. Ainsi, des pans entiers d'Internet ont pu être coupés en 2020 sans une opposition de taille. Le rapport renchérit en révélant que, face à l'opposition ou aux conflits, les autorités du monde entier ont souvent coupé ou étranglé les connexions Internet afin de faire taire et de censurer.

« Les défenseurs des droits numériques ont contesté avec succès la légalité des fermetures au Cameroun, en Inde, au Soudan, en Indonésie et au Zimbabwe, mais les fermetures peuvent être difficiles à documenter et à prévenir, en particulier lorsqu'elles sont brèves ou limitées à des régions éloignées », indique le rapport. L'autre chose, Mozilla estime qu'il faut également se méfier davantage du fait que les entreprises de médias sociaux et d'infrastructures qui peuvent être redevables aux agences gouvernementales exercent un pouvoir aussi important sur les données et la communication.

Par exemple, Facebook et Twitter ont démontré en 2020 qu'ils avaient la capacité de s'opposer aux gouvernements. Selon Mozilla, dans cette nouvelle réalité, il sera essentiel de conserver la capacité fondamentale du Web à permettre aux voix d'atteindre des publics mondiaux et à faire tomber les barrières à l'information pour préserver son ouverture. Le rapport révèle que le Web tend à perdre certaines de ses valeurs d'origine, car il est de nos jours fragmenté et censuré à un tel point où, pour des millions de personnes, les connexions VPN sont le seul moyen d'en voir de grandes parties.

D'un autre côté, Mozilla s'insurge également du fait que l'anonymat et le chiffrement dont les gens dépendent pour la sécurité des données et la liberté d'expression sont souvent accusés de permettre des crimes. Parallèlement, les images illégales d'abus sexuels sur des enfants et des femmes sont ouvertement accessibles sur certains des sites Web les plus visités et les moins surveillés d'Internet. « Pour qu'Internet soit sain, il ne doit pas être dominé par des entreprises qui tirent profit des abus, de la violence, du racisme, de la haine ou de la désinformation », recommande Mozilla.

« Nous devons continuer à faire pression pour que les plateformes Internet soient tenues pour responsables et que de meilleures alternatives se développent ».

Mozilla : « Internet doit demeurer un lieu ouvert où tout le monde se rencontre »

Pour Mozilla, Internet est un lieu où les gens se rassemblent et créent des vagues de changement et de solidarité. En 2020, des manifestations de masse ont eu lieu à Hong Kong, au Liban, au Nigeria, au Chili, en Inde, en Pologne et dans bien d'autres pays encore. Les gens ont scandé des slogans en faveur des libertés démocratiques et des droits de l'homme, de la justice économique, de la protection contre les persécutions religieuses, et de la protection et de l'égalité de traitement des Noirs. Aux États-Unis en particulier, 2020 a été une année de lutte contre le racisme et la brutalité policière.

D'après Mozilla, concernant les grandes et petites entreprises technologiques, 2020 a signifié la reconnaissance publique (souvent sous pression) qu'Internet n'est pas daltonien et que les efforts de diversité et d'inclusion dans la technologie ont été ternes. D'un autre côté, pour les défenseurs des droits numériques et les chercheurs, l'année 2020 a renforcé l'accent mis sur la "décolonisation" du...
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