Selon les données de la société Mixpanel, depuis avril 2018, un mois après l'annonce du scandale de Cambridge Analytica dans l’hebdomadaire britannique l’Observer, les actions sur Facebook comme les « Likes », les partages et les posts ont chuté de près de 20 %, a rapporté The Guardian. Mixpanel est une société de services d'analyse commerciale qui suit les interactions des utilisateurs avec les applications Web et mobiles et fournit des outils pour une communication ciblée avec eux. Ses données vues par le quotidien The Guardian montrent que l'utilisation de Facebook s'est effondrée au cours de la dernière année, bien que l'entreprise affirme que l'utilisation du réseau social dans d'autres mesures continue de croître.
Selon ces données, en prenant le mois d’avril 2018 comme référence, le total des actions effectuées par les utilisateurs a chuté de plus de 10 % en un mois, s'est légèrement redressé au cours de l'été, puis a de nouveau chuté à l'automne et à l'hiver 2018, à l’exception d’une brève reprise au cours de la période des élections de mi-mandat aux États-Unis.
Pour rappel, le scandale de Cambridge Analytica, dont tout le monde se souvient très bien pour avoir faire la une de l’actualité pendant plusieurs mois, a eu un impact sur les données personnelles de plus de 87 millions d’utilisateurs Facebook. Autant de données que le cabinet Cambridge Analytica a utilisées pour faire du profilage et tenter d’influencer le courant politique aux États-Unis. Ce scandale a emporté le cabinet en mai 2018 pendant que Facebook se faisait blâmé par ses utilisateurs, les autorités dans plusieurs pays et les organisations de protection de vie privée.
Mais comme cela n’était pas suffisant, une série de scandales liés aux données, à la protection de la vie privée et aux discours haineux ont continué à se produire sur le plus grand des réseaux sociaux, malgré quelques mesures prises par Facebook pour protéger la vie privée des utilisateurs. En août, Facebook a annoncé la fermeture de l'accès à son interface de programmation d'applications, la plateforme de développement qui permet aux développeurs d'accéder aux données des utilisateurs, pour des centaines de milliers d'applications. La société avait fixé un délai au mois de mai pour les développeurs et les entreprises pour soumettre de nouveau les applications à une révision interne, processus qui implique la signature de nouveaux contrats autour de la collecte de données utilisateur et la vérification de l'authenticité.
Dans le mois de septembre, la société a découvert une brèche ayant affecté 50 millions de comptes. Cette faille de sécurité a permis aux pirates informatiques d’avoir accès à des informations sensibles des utilisateurs de Facebook telles que le nom d'utilisateur, le sexe, la langue, le statut de la relation, la religion, la ville d'origine, la ville actuelle déclarée, la date de naissance, etc.
Facebook a admis également pendant la même période qu'un de ses dirigeants avait engagé une société de relations publiques pour attaquer le philanthrope George Soros. Le réseau social a aussi été critiqué à plusieurs reprises pour avoir permis que sa plateforme soit utilisée pour alimenter le nettoyage ethnique au Myanmar. En réponse aux critiques de plus en plus fortes que son entreprise subit, Mark Zuckerberg, le fondateur et président de Facebook, avait arrêté les services d’accès gratuit à internet Free Basics dans certains pays, dont la République de l'Union du Myanmar.
Certaines pratiques sur la plateforme qui ont été révélées après l’éclatement de l’affaire Cambridge Analytica auraient contribué à inciter de nombreux utilisateurs à utiliser de moins en moins la plateforme de réseau social. Ce sont, par exemple, le stockage par Facebook de centaines de millions de mots de passe d'utilisateurs en clair dans des serveurs internes accessibles à ses employés, révélé par krebsonsecurity, et l’utilisation des numéros de téléphone des utilisateurs pour les cibler avec de la publicité au lieu que ces numéros servent de moyens pour renforcer la sécurité des comptes comme promis par le réseau social.
Mais malgré ce déclin de l’utilisation de Facebook, les statistiques de l’entreprise montrent une augmentation du nombre d'utilisateurs actifs quotidiens (DAU) et mensuels (MAU), c'est-à-dire le nombre de personnes se connectant au site au moins une fois au cours des périodes respectives, pendant l'année se terminant en mars 2019.
Dans son dernier rapport trimestriel sur les résultats, publié en avril, la société a indiqué qu'elle avait atteint en moyenne 1,56 milliard d'unités DAU en mars, en hausse de 8 % par rapport à mars 2018, et que les MAU étaient également en hausse de 8 % en glissement annuel. Toutefois, au cours de l'année écoulée, des rapports anecdotiques suggèrent que si peu d'utilisateurs ont supprimé leur compte Facebook ou cessé de se connecter depuis les scandales, beaucoup d'entre eux ont réduit leur utilisation, d’après The Guardian.
En septembre, le rapport d’un sondage a révélé qu’un quart des utilisateurs de Facebook ont supprimé l'application en 12 mois, tandis que 74 % ont changé leur relation avec le réseau social. Le sondage a révélé également que parmi les utilisateurs américains du réseau social âgés de 18 ans et plus qui ont été sondés, 54 % ont modifié leurs paramètres de confidentialité au cours des 12 mois précédents la date de l'enquête tandis que 42 % ont même cessé de consulté Facebook pendant plusieurs semaines.
Une nouvelle étude effectuée par Edison Research, un cabinet de sondage, dont le rapport a été publié en mars dernier, a révélé que le nombre d'utilisateurs actuels de Facebook continue de diminuer. L'étude du cabinet montre que le nombre d'utilisateurs de Facebook est estimé à 15 millions de moins que le nombre d’utilisateurs de l'année 2017, la plus forte baisse se situant dans la catégorie des utilisateurs âgés de 12 à 34 ans.
Un rapport du groupe de recherche juridique PlainSite publié en janvier a également affirmé que près de la moitié des utilisateurs de Facebook sont en réalité des faux comptes, malgré les efforts qu'ait fait l'entreprise pour lutter contre ce type de comptes.
Par ailleurs, ce mois-ci, une société d'études de marché, eMarketer, a fait état d'une baisse de l'utilisation de Facebook aux États-Unis, indiquant que l'utilisateur typique de Facebook passait 38 minutes par jour sur le site, contre 41 minutes en 2017. « De plus, Facebook a continué à perdre des utilisateurs plus jeunes, qui répartissent leur temps et leur attention sur d'autres plateformes sociales et activités numériques », a déclaré eMarketer.
Cependant, les plaintes des rédacteurs au sujet de certaines mauvaises pratiques de Facebook et les appels de certains à quitter le réseau social sont-ils vraiment partagés par la grande majorité des utilisateurs ?
Source : Mixpanel
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L'utilisation de Facebook s'est effondrée depuis les scandales,
Les partages et les « Likes » ayant baissé de près de 20 %, selon des données
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Le , par Stan Adkens
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