Les dernières règles du gouvernement des Etats-Unis devraient inciter les futurs candidats à l’immigration aux Etats-Unis à se tenir à carreau sur les réseaux sociaux et autres sites web qu’ils fréquentent. Une nouvelle directive mise en place par l’administration Trump depuis vendredi exige que tout demandeur de visa déclare les comptes qu'il détient sur les réseaux sociaux, selon BBC. La mesure touche tous ceux qui veulent se rendre aux États-Unis et pour tous les types de visas, des longs séjours aux visas touristiques. Il faut noter cependant que la nouvelle mesure est optionnelle pour les ressortissants de certains pays comme la France, dont la demande de visa touristique s'effectue via une autorisation électronique (Esta). Les demandeurs de certains types de visas diplomatiques et officiels sont également dispensés de cette nouvelle obligation rigoureuse.
Auparavant, seules certaines catégories de demandeurs, comme les personnes qui s'étaient rendues dans des parties du monde contrôlées par des groupes terroristes, devaient remettre ces données pour des besoins d'un contrôle supplémentaire. Dorénavant, dans une mesure qui vient tout juste d'entrer en vigueur après l'approbation des formulaires de demande révisés, le département d'État exige maintenant que presque tous les demandeurs de visas américains soumettent leur nom d'utilisateur, leur adresse électronique et leur numéro de téléphone pour les médias sociaux.
Le département d’État américain dit qu'il a mis à jour ses formulaires de visa d'immigrant et de non-immigrant pour demander les renseignements supplémentaires, y compris les « identificateurs de médias sociaux », de presque tous les demandeurs américains. Il s'agit d'une vaste expansion du programme de filtrage des immigrants et des visiteurs potentiels que l'administration Trump vient de mettre en œuvre. Le ministère a déclaré :
« La sécurité nationale est notre priorité absolue dans le traitement des demandes de visa, et chaque voyageur et immigrant éventuel aux États-Unis fait l'objet d'un contrôle de sécurité approfondi ». « Nous travaillons constamment à trouver des mécanismes pour améliorer nos processus de filtrage afin de protéger les citoyens américains, tout en appuyant les voyages légitimes aux États-Unis », a-t-il ajouté.
Le président américain Donald Trump avait fait de la répression de l'immigration un élément clé de sa campagne électorale en 2016. Cette nouvelle politique étend une mesure prise en 2017, qui autorisait déjà un agent américain à demander davantage de renseignements sur la vie numérique d’un demandeur de visa. Toutefois, par le passé, le nombre des candidats concernés par les demandes de renseignements concernant leur vie sur les médias sociaux et autres informations numériques était estimé à 65 000 par an. Lorsque le ministère a déposé son premier avis de modification en 2018, il a estimé qu'il toucherait 710 000 demandeurs de visa d'immigrant et 14 millions de demandeurs de visa de non-immigrant, y compris ceux qui veulent venir aux États-Unis pour affaires ou pour étudier.
Maintenant, selon BBC, le ministère a affirmé que la collecte de renseignements supplémentaires auprès d'un plus grand nombre de demandeurs « renforcera notre processus d'examen de ces demandeurs et de confirmation de leur identité ». Le ministère étend sa demande de données personnelles à plus de candidats à l’immigration dans un contexte où la collecte de ces informations est vue d’un mauvais œil par l’opinion publique et pendant que les entreprises internationales ainsi que certains Etats comme la Chine sont pointés du doigt à cause de leur collecte et utilisation de ces données pour surveiller les personnes. Qu’est-ce que le ministère fera de ces données personnelles une fois que le candidat sera chez l’oncle Sam ?
Les nouveaux formulaires de demande de visa énumèrent un certain nombre de plateformes de médias sociaux et exigent que le demandeur fournisse tout nom de compte qu'il a pu avoir au cours des cinq années précédentes. Ils donnent également aux candidats la possibilité de fournir volontairement des informations sur les comptes de médias sociaux sur des plates-formes qui ne figurent pas sur le formulaire. Le formulaire demande, en outre, les adresses électroniques, les déplacements à l'étranger et le statut d'expulsion des demandeurs de visa américain. Les candidats devront aussi dire si des membres de leur famille ont été impliqués dans des activités terroristes pendant cinq ans.
Les demandeurs sont dorénavant obligés de fournir ces informations et gare au menteur. Selon un fonctionnaire du ministère qui s'est adressé à The Hill, quiconque mentira au sujet de son utilisation des médias sociaux pourrait faire face à de « graves conséquences en matière d'immigration ».
Lorsque l'administration Trump a proposé les règles pour la première fois, l'American Civil Liberties Union (l’ACLU) - un groupe de défense des droits civiques - a déclaré qu'il n'y avait « aucune preuve qu'une telle surveillance des médias sociaux soit efficace ou équitable », et que cela inciterait les gens à s'autocensurer sur Internet. La Surveillance de masse est un sujet que les organisations de protection des droits comme l’ACLU appréhendent comme une menace contre la liberté des citoyens américains et du monde entier. Les sociétés comme Amazon et Google en savent quelque chose.
Ces mesures pourraient disqualifier plusieurs candidats à l’immigration. Elles pourraient par ailleurs inciter les candidats ou futurs candidats à l’immigration à éviter de commenter certains sujets sur Internet. Que se passerait-il si un demandeur de visa dispose d’un compte sur un site de hacking, par exemple.
Source : BBC
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Que se passera-t-il pour les comptes toujours ouverts, mais oubliés par les candidats ?
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Les États-Unis exigent des détails sur les médias sociaux de la part des demandeurs de visa,
Y compris des noms d'utilisateur et des adresses mail
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Le , par Stan Adkens
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